27 Juil L’affûtage
L’affûtage est un principe physiologique qui permet au corps d’un athlète de récupérer, suite à un bloc d’entraînement spécifique, afin de pouvoir exprimer une performance optimale (c’est assez sommaire comme description, mais somme toute c’est pas mal ça). Dans le jargon, on l’appelle aussi le « taper ». Ce n’est pas une science exacte (à mon humble avis), c’est un art en soi et il diffère beaucoup d’un athlète à l’autre. D’où la pertinence de valider quel est le bon ratio travail/repos pour chaque individu, puisque chaque athlète possède un profil physiologique différent. C’est, d’ailleurs, ce qui lui permet d’exceller dans son épreuve de prédilection. Vous aurez compris l’importance de faire le bon choix d’épreuve a priori (ex. il est fort à parier qu’un coureur de 100m aura BEAUCOUP de misère à exceller dans un marathon!).
Durant le confinement, j’en ai profité pour travailler certains aspects de la préparation d’Amélie qui ont été malheureusement sacrifiés faute de temps (nous étions en pleine sélection olympique avant la pandémie). C’est ce que mon physio, Stéphane Lamy, appelle le 1%. Si on accumule les 1%, on finit par obtenir des gains importants qui auront un impact sur les courses à venir.

Ainsi, nous avons complété 2 blocs spécifiques au sein des derniers 4 mois, soit; un bloc un bloc de vélo , suivi d’un bloc de course à pied qui prenait fin le 11 juillet. Je désirais valider le processus de récupération avec une épreuve chronométrée, Dieu sait comment elles sont rares en temps de pandémie. C’est pourquoi nous avons opté pour le 5km « On court Montréal » à Jean Drapeau le 18 juillet, soit 7 jours suivant la fin du bloc de course. Le résultat fut…éprouvant! Mon instinct me disait que nous étions au pire moment de la récupération, c’est-à-dire, là où le corps débute son processus de récupération. J’ai donc demandé à Amélie de poursuivre la récupération pour un autre 6 jours, question de valider mes dires. Le résultat fut assez probant samedi matin : un PB de 16.38, soit près d’une minute plus rapide que samedi dernier!
Je le répète. L’affûtage n’est pas une science exacte. Il diffère d’un athlète à l’autre. Mais trop souvent on oublie que l’entraînement devrait être planifié en fonction de la récupération et non l’inverse. De plus, les athlètes de pointe doivent courser fréquemment, ce qui n’est pas possible présentement. Ils sont donc un peu « rouillés ».
Finalement, si vous doutez de votre période de repos je vous partage le conseil de l’un de mes anciens mentors : « In doubt…rest! » (Dans le doute…repose-toi!)